Je vous répondrai par la mine de mon crayon.

Il y a plusieurs façon de crier, ma préférée c'est le silence.

mardi 28 août 2012

Comme une enfant...


J’ai peur

Si le ciel nous tombe sur la tête, j’ai peur de ta réaction.
Si le ciel nous tombe sur la tête, j’ai peur de ma réaction

J’ai jamais autant eu l’impression que mon avenir reposait sur une décision prise par des milliers de crayons qui émotivement ou stratégiquement cocheront leur choix dans un petit rond.

J’ai juste peur. Peur à n'en plus avoir aucune émotion, peur à n'en pu avoir de conviction. J’ai juste plus aucune opinion face à ce qui nous attend et je me surprends à comprendre pourquoi certains s’abstiendront.

J’ai peur à n'en plus vouloir sortir de chez moi pour les jours à venir. Je ne veux plus voir aucune pancarte, aucune idée ou pire entendre des opinions. Je veux du silence. Je veux nier le fait que, pour une rare fois, j’ai peur de ce qui arrivera une fois que seront compter tous les coupons.

J’ai peur que la télé s’ouvre toute seule quand je la croise dans le salon et qu’elle me bombarde de discours, de mensonges et de promesses à la con ! Elle me hante et cogne même à ma porte de chambre quand je me sauve d’elle !

Les gens sourient encore, c’est incroyable ! Les gens parlent encore du beau temps ! Il fait beau en criss dehors, je ne peux pas croire qui fasse aussi beau. Selon moi, pour les prochains jours, logiquement, il ne pourrait que faire gris et comme des les films, tout dépendant de la conclusion de ces élections, le ciel s’éclaircira ou un orage incroyable tombera. Selon moi, ça ne peut pas être moins théâtrale, moins dramatique ! C’est notre avenir qui se joue, merde c’est plus précieux qu’on Blockbuster, c’est dommage qu’on n’est pas autant de budget !

J’ai peur de ce que je choisirai. J’ai peur que tout repose sur mon seul crayon. J’ai peur que la balance et toute la conclusion se décident par ma tête de plomb. Je suis gonflée à bloc, je suis "loadée" comme un "gun" et si moi, je me sens si électrique, plusieurs personnes sont sur le point d’exploser. Et c’est ce qui arrivera, une grande explosion, de joie… ou de colère. J’ai peur… parce qu’une chose est sûre, ça va brasser  jusque dans votre télévision ! La mienne s’ouvrira probablement d’elle-même une fois pour toutes et me lancera à la gueule la  nouvelle, que je la veule ou non. Et après son reportage, je m’envolerai ou je tomberai sur le sol affaiblie du choix émotif ou stratégique de milliers de crayons qui cocheront doucement dans un rond.

J’ai tellement peur.

jeudi 12 juillet 2012

La grève était étudiante, mais la lutte reste populaire.


Les élections se font sentir à plein nez et je sens les troupes déchanter et crier à l’éminente défaite. Les élections seraient donc la preuve que nous avons été les simples pions de Monsieur le Premier Ministre et aujourd’hui nous nous en verrions déçus voir même presque surpris ? En avons nous déjà douté ? Avons nous été aussi dupes et naïfs ?

Vous me verriez surprise à mon tour de constater que vous n’aviez pas vu venir le tout et que vous aviez encore espoir. Je ne crois pas que l’espoir chez un groupe peut être assez fort. J’en suis désolée. Nous avons pourtant continué la bataille sachant très bien que nous étions de la grotesque chair à canon qui servirait à M.Charest de tapissage électoral.

Allez ! Nous nous sommes mis les pieds, la tête, les convictions et le cœur dans la gueule du loup sans aucune hésitation et en connaissance de cause. Bon, il en est ressorti beaucoup plus de matière fécale que prévue. Le Québec a dû faire face à la merde qui macérait, celle qu’on alimentait depuis des décennies à grands coups de "chialage" et de manque d’implication au niveau politique et communautaire.

Sachant, ce que vous appelez une défaite, venir, on a tout de même foncé dans le tas, pis à bouche que veux tu. À grands coups de slogans et de grands discours. À grands coups d’anti-émeute dans la face et de black block dans les vitrines. On a brassé de la merde pour brasser de la merde, pour faire vivre cette province, pour faire parler son peuple, pour faire chialer une bonne fois pour toute, et pour une bonne raison, le québécois dans son salon. Et Dieu que ça a fait du bien.

Nous clamons depuis le début de ce conflit que notre lutte n’est pas qu’égoïste, est faite pour les générations à venir et pour le peuple entier. M’accuserez-vous de grande froideur si j’ose dire que cette impression d’avoir perdu le conflit est en elle seule des plus égoïstes de notre part. Nous allons vraiment retourner dans notre coin chialant et chignant se disant qu’on a tout fait ça pour rien, que nous avons rien gagné… Que nous avons perdu. Hey ! Lève ta tête de ton nombril et regarde ce que le Québec a fait comme pas.

D’accord, j’avoue que le conflit a évolué et que le « Bloquons la hausse » du départ a pris des proportions inimaginables, à presque s’en voir même effacé de la scène de la grève. Et depuis, les gens prennent la parole. Les gens osent discuter. Bon très gentiment, à la québécoise, le poing gauche dans les airs et la main droite tendue pour une accolade, mais tout même.

Des gens se chicanent au sujet d’une ruelle verte dans Rosemont Petite-Patrie. Scandaleux direz-vous. Moi, je trouve cela génial ! La police a dû intervenir, parce que des gens sont sortis dehors discuter dans la ruelle. Ils ont dû arrêter les travaux pour prendre une décision qui convenait à tous. À cela, je dis un gros et gras : AMEN ! Et je vous entends chialer qu’à partir de maintenant nous devrons parlementer de tout avant de s’exécuter… BEN OUI !

On a peut-être perdu une partie de la bataille, parce qu’en bon québécois nous n’avons pas été stratégiques, mais grandement émotifs. Cependant, nous avons fait gagné beaucoup au Québec. Nous avons hypothéqué notre session pour rien direz vous. NON ! Pour des citoyens qui se parlent, des voisins qui échangent, des fêtes de quartier, un peuple qui prend la parole, des gens qui ressentent le besoin de se regrouper et qui en reconnaissent maintenant tout le poids, l'importance et le pouvoir. On vit notre Québec. Je me sens plus que jamais habiter cette ville, cette province… 

Si nous abandonnons le combat, Charest rentra majoritaire, fièrement et facilement. Si nous continuons, nous montrons encore à ce gouvernement que la jeunesse peut s’organiser tellement efficacement que ses mobilisations peuvent faire trembler une ville entière de manière positive.

Nous avons tellement répété que la grève était étudiante, mais la lutte populaire… Pourquoi nous dissocions nous maintenant de cette lutte populaire puisque nous avons supposément échoué dans notre grève? Des élections arrivent… Ne voyez vous pas toute l’ampleur de la tâche ? Charest pense ainsi éteindre notre lutte et faire gentiment suivre le peuple… Montrons lui que cette lutte est vraiment populaire. S’il nous présentent des élections, il faut être assez intelligents pour mettre la hausse de côté. Attaquons-nous à ce nouveau taureau qui rugissait si vivement devant notre carré rouge et qui maintenant, gonflé à bloc, nous ayant retirer notre carré sanguinaire, pense pouvoir nous achever… Entrons énergiquement dans cette corrida. Je nous fais totalement confiance. Le peuple ne prendra pas le relai, il regarde dans les estrades ce que nous oserons faire. Nous sommes encore un simple spectacle divertissant. Tout repose encore sur nous.

La grève était étudiante, mais la lutte reste populaire.

P.S. La grève ne s’éteint pas, elle sommeille et reprend des forces.

jeudi 3 mai 2012

Monsieur

Voici un courriel envoyé par un monsieur qui invitait les gens à partager son texte. En tant qu'étudiante, je me suis sentie... touchée par ce texte, et j'ai voulu lui répondre. Bonne lecture à vous. 

Lettre de Monsieur

Moi, à 66 ans, j'ai fini de croire à la pauvreté étudiante.

J'ai fini de croire aux gouvernements.

J'ai fini de croire que les finissants des Universités vont changer ma couche dans quelques années.

Les Chinois vont venir travaille pour le Plan Nord.

Les Mexicains vont récolter nos fraises pour les smooties que les étudiants vont siroter toute l'été sur les terrasses.

On ne les voient pas manifester contre le prix de la bières, le prix du pétrole, le prix des voyages dans le sud, le prix du Red Bull, et le prix des stationnements des Universités et des BW usagées

Je veux prendre la rue pour une augmentation de mon chèque de pension
et je veux une aide gouvernementale pour m'acheter un Itouch, un iPhone, un iPad et un MacAir. Porter des bobettes Nikes, et un sac à
portable Lacoste.

Je veux un prix raisonnable pour mon contrat de téléphone iPhone et je
veux me faire soigner à Cuba et faire ma convalescence en République
Dominicaine.

 Je veux au moins une enveloppe brune par mois.

 Je veux une réduction à la S.A.Q. pour les cardiaques.

 Je veux une réduction du prix de l'essence, du manger mou dans les restaurants
 une censure dans les journaux contre les mauvaises nouvelles.

 Il faut que les retraités prennent la rue pour autre chose qu'une
 petite marche, il faut manifester notre désaccord avec les enfants roi
 et les buffets à volonté des gouvernements.

 Pour ceux qui ne vont plus à la messe le dimanche, on se retrouve
 quand même dans la rue à manifester. Apportez vos chaises longues pour
 la sieste de 3 hrs.

 Si c'est pas trop , faire circuler....


Réponse de Jani

Cher Monsieur,                         
                          il me fera plaisir de vous voir dans la rue avec vos pancartes et vos chaises longues pour votre manifestation/sieste. Je trouve l'idée plus qu'originale. Les étudiants n'y avaient pas encore pensé... un ''sit in'' en tout confort! Je descendrai dans la rue avec vous, parce que comme vous:
 



Je ne crois plus en notre gouvernement. JE SERAI À VOS CÔTÉS
 


Je m'inquiète des soins qui vous seront prodigués vu la population vieillissante, le manque de place dans le système de santé pour vous et la probable crise à venir à ce niveau. Vous serez beaucoup à avoir des couches à changer et il me fera plaisir de le faire par respect pour tout le chemin que vous avez ouvert pour nous. Je vous en remercie. JE SERAI À VOS CÔTÉS! 
 


Je m'inquiète aussi des conditions de travail qu'auront les chinois (jamais entendu parlé de cela...) qui viendront travailler dans le Nord, mais surtout des impacts que cela aura sur notre belle province, ses forêts, ses rivières, ses montagnes et les peuples autochtones. JE SERAI À VOS CÔTÉS!
 


Je m'inquiète de voir les emplois d'agricultures donnés à des Mexicains, à des salaires ridicules quand beaucoup de gens attendent et cherchent des emplois dans un système d'économie sociale qui vise plus à garder les immigrants sous le seuil de la pauvreté que des les intégrer réellement à notre société en leur donnant les outils nécessaires pour monter les échelons et se faire reconnaître à leur juste valeur. JE SERAI À VOS CÔTÉS!
 


Effectivement, vu la population vieillissante vous vous devrez d'avoir un bon chèque de pension, pour pouvoir vous payer des soins au privé, parce que ce sera la pagaille dans les hôpitaux. Je peux descendre dans la rue avec vous, pour de meilleurs soins aux aînés, pour un service de santé plus efficace, pour l'arrêt de la négligence et la violence fait envers les personnes âgées, etc. Je veux, comme vous, que vos vieux jours soient paisibles. Vous avez donné à la société en tant que citoyen et je trouve légitime que lors de votre retraite, on vous le rende bien. JE SERAI À VOS CÔTÉS!
 


Je vais sans aucune hésitation marcher avec vous dans la marche utopique contre les mauvaises nouvelles dans les journaux, parce que même si c'est impossible, c'est une magnifique idée, rafraîchissante qui apporterait un peu de gaieté dans les rues de Montréal. Je trouve que vous avez des idées rigolotes et originales qui méritent d'être exploitées. JE SERAI À VOS CÔTÉS! 
 


J'y serai avec vous dimanche prochain, parce que vos revendications sont pertinentes et que je trouve important de les appuyer. J'y serai sans me demander si VOUS le mériter, mais bien pour votre génération en entier en considérant toutes les classes de la société et l'impact que ça aura sur les générations futures. JE SERAI À VOS CÔTÉS... 
 


Sans aucune ironie et en toute solidarité!
 


Jani Greffe Bélanger

Étudiante en animation et recherche culturelle
 

mardi 1 mai 2012

Printemps tranquille


Malgré tous les évènements tristes qui sont survenus depuis plusieurs semaines, je n’arrive pas à perdre mon sourire. Je n’arrive pas à perdre toute cette fierté d’être une étudiante québécoise qui se pavane avec un carré rouge. Au-delà de tous les coups de matraques, des discours politiques déprimants, des casseurs, des arrestations arbitraires, de la quasi évidence d’avoir perdu la cause étudiante et du manque d’appui de la part de la population, je reste extrêmement fière. J’adore ce visage des québécois. J’adore voir que nous sommes ENFIN capable de s’accorder au pluriel et se souvenir qu’avant tout état ou gouvernement, il y a les mots communauté, communautaire, solidarité, peuple et mobilisation. Que nous perdions la bataille ou non, j'ai l’impression d’avoir gagné beaucoup et d’avoir ramené au Québec la manière de faire qui consiste à prendre la parole, à occuper la place publique et à montrer nos couleurs.
Le printemps s’annonce haut en couleurs… les étudiants ont décidé de garder la tête haute. Les deux prochaines saisons seront des plus épuisantes pour nous si la population ne se rallie pas à la marche. Cette marche qui n’est plus uniquement celle d’une revendication sur les frais de scolarité, mais bien une porte entre baillée pour qu’un peuple en entier s’y glisse et vienne crier haut et fort qu’il est temps que ça change. La jeunesse s’épuise à essayer de vous faire comprendre qu’il est temps d’agir, qu’elle a défriché le chemin et qu’il ne vous reste qu’à y mettre les pieds, pour un Québec qui nous ressemble, pour un Québec dont nous sommes fiers et dont nous avons le contrôle. Le maître chez nous est d’une autre époque, mais je crois que nous pouvons au moins  ÊTRE chez nous.

mardi 24 avril 2012

L'attente




Je suis en colère. Je suis déçue. Je tiens la barre par fierté. Je ne cède pas par conviction. Nous sommes en trêve. Le Larousse nous suggère plusieurs définitions pour ce mot : cessation temporaire de tout acte d’hostilité, suspension d’acte quelconque, temps d’arrêt dans quelque chose de difficile, de pénible. Toutes se collent parfaitement à la présente trêve imposée aux étudiants. C’est lorsque l’on regarde les synonymes que je deviens pessimiste : accalmie, pause, relâche, répit. Je ne me sens pourtant pas calme et en relâche.

Nous sommes en attente d’un résumé d’une actuelle discussion entre la ministre Beauchamps et les représentants étudiants. Je devrais être soulagée, je devrais être heureuse que nous nous retrouvions enfin assis à cette table. Pourtant, je sens le moment de la fin approcher. Vous direz peut-être que ça devrait me réjouir, mais je n’y arrive pas. Les mines sont bases parmi les militants, même que de grands sont tombés au combat. Vous nous avez vu crier, brasser, revendiquer, pleurer, rire, chanter, marcher et pour les 48 heures qui suivent vous entendrez notre silence. L’angoisse plane. La fin approche et on a appris plusieurs choses, mais une en particulier, ne pas avoir trop d’espoir.

J’ai le cœur gros que tout ce finisse et que peut-être le résultat soit moindrement satisfaisant. Jusqu’où accepterons nous de faire des concessions pour mettre fin à la crise et retourner sur les bancs d’école. Et oui, même les plus radicaux ont pour but de retourner asseoir leurs fesses dans les classes et apprendre, mais pas à n’importe quel prix. Cependant, plus le débat avance, plus le mouvement dure, plus j’ai l’impression que notre prix baisse en même temps que la motivation. Il est doux de tout sacrifier pour de grands changements, mais difficile de l’assumer quand on se fait offrir des poussières.

Je ne sais pas comment se terminera tout cela. Je ressens une immense fierté d’avoir fait partie de ce mouvement. Je suis encore prête à perdre beaucoup individuellement pour bonifier le bien-être et le savoir collectif, mais aujourd’hui les teints et les visages sont aussi gris que le ciel.  Nous sommes en trêve et c’est angoissant, puisqu’il ne s’agit pas réellement d’un repos pour les deux clans, mais bien d’une attente…

Aujourd’hui, je n’ai plus vraiment de mot, j’ai plus une envie de crier. Un long crie, celui qui vide les poumons et qui fait frissonner tout ceux qui l’entendent. C’est en devenant adulte que l’on découvre que l’attente peut avoir une lourdeur et une humidité incroyable. Rien à voir avec le jour de Noël, celui de son anniversaire ou le retour d’un ami parti en voyage. C’est plus une attente où tout peut se perdre, où le coup de théâtre qui suivra me fait peur. J’ai l’impression d’écouter un film d’horreur et d’appréhender un moment violent en me cachant à moitié le visage de mes mains, attendant de voir si la scène sera horrible.

J’espère que peu importe le résultat, on se souviendra :

Du mouvement incroyable de solidarité
Du pouvoir de mobilisation
De la force de l’âme et du nombre
De la jeunesse au service de la communauté
De l’intelligence et la pertinence des actions
Du vouloir de pacifisme des étudiants
De l’ampleur de la chose
Du 22 mars 2012
Des professeurs
Du Fil rouge, de l’École de la montagne rouge, du Rabbit Crew, de la Ligne Rouge, de la Boîte Rouge, de Fermaille, etc.
Du carré rouge
Du mouvement étudiant comme étant la base du Printemps Québécois.

Et puis nous, on attend… 

mardi 24 janvier 2012

Lettre à ....

À vous petits amours cassables,

           Si aujourd’hui le retour à la maison est pénible, que la journée a été horrible et qu’encore une fois les insultes et les assauts ont submergé ta petite personne, c’est à toi que je m’adresse. La maison est douce et confortable. Ta chambre est silencieuse, accueillante et la musique berce enfin tes oreilles. Tu te planteras sûrement le nez dans tes bouquins, parce que dans ce domaine tu excelles, mais peut-être que malgré ta grande intelligence et ta soif de savoir, ce soir tu fixeras le mur sans rien dire. Tu répondras encore à la maudite question : « Comment a été ta journée ? ». En guise de réponse, tu hausseras les épaules, tu mentiras ou tu diras un : « de la marde ».

Toi mon petit volcan tranquille, je veux que tu exploses une fois pour tout, pour enfin empêcher que tu t’imploses la personnalité un soir tout seul chez toi et qu’ainsi tous les êtres qui t’aiment soient dévastés. Ils sont nombreux à tenir à toi et même avoir besoin de toi. Donc, au lieu de t’éclater la gueule à la drogue, à l’alcool ou pire au gun ou  la corde, tu vas sortir de ta chambre et tu vas gueuler de toutes tes forces. Je te demande de faire tous les temps. Roule toi sur le sol, fais une crise d’hyperventilation, pleure, brise un objet laid, tape par terre, crie et envoie chier la vie pour tous ceux qui refusent de le faire. Tu as de la peine, tu as de la colère, tu vis de l’injustice et toutes ces émotions sont vraies et ont lieu d’être. On te fait vivre l’enfer et tu sais que malgré tous les outils qu’on te tend pour t’aider, tu as les deux pieds plantés dans le triangle des Bermudes de l’intimidation et tu sens bien que personne ne peut t’en sortir.

Depuis plusieurs mois, on parle de toi dans les médias, on tente de trouver des solutions à ta détresse. On dit qu’il faut dénoncer, qu’il faut parler et dire les choses. Encore une fois, pour tous ces discours grossiers, je te demande de sortir sur ton balcon et crier à tue-tête. Fais leur comprendre que c’est plus complexe que cela, que même si la mode de l’intérêt pour l’intimidation disparaît, toi tu es toujours là et que bientôt ta solution sera de disparaître. Gueule à la face de ton quartier, sans mot et sans phrase. Je veux que tu nous montres que tu es en colère. Je veux que tu nous montres que ça fait mal.

Mon petit génie, je te remercie de ne pas utiliser la violence en réponse à la violence. Par ce geste, tu nous prouves que tu es supérieur à nous tous. Par contre, le fait que tu te taises et que tu n’agisses pas est certes un signe d’intelligence, mais ne veut pas dire que tu n’as pas de colère ou de tristesse et ça tu as le droit de le communiquer.

Mon petit amour, quand un matin tu auras le goût de faire un vidéo avec une séquence de cartons qui parlent de ta détresse, je te demande d’ouvrir ton ordinateur, partir ta caméra et juste crier. Tu es mon idole petit génie, tu as une grande force d’âme de ne pas injurier personne et de ne pas répliquer à grands coups de poings dans la gueule des gens. Je te suggère de continuer, mais aussi de crier à l’aide, de la manière que tu crois la plus efficace. Je veux que tu nous montres que tu es en colère, que tu es brisé et que si rapidement nous ne trouvons pas de solutions, plusieurs petits génies seront gaspillés.

Il y aura toujours de l’intimidation, je refuse de te mentir volcan tranquille. Il y aura toujours des coups de poings mal placés ou des insultes. Et heureusement, il y aura toujours sur la terre des gens comme TOI. Merci, pour ton pacifisme. Merci, pour ton intelligence. Merci, pour ta créativité. Merci, d’être mon futur patron. Merci, d’être le prochain premier ministre du Canada. Merci, d’être le prochain Hubert Reeves. Merci, d’être le prochain créateur d’un nouveau réseau social. Merci, d’être ce que tu voudras bien être… parce que vu ta grandeur d’âme et ton intelligence remarquable, les portes de l’univers entier s’ouvrent à toi.

En attendant, il y a de durs moments à passer, je te l’accorde. Des années horribles me diras tu. Je veux que tu saches qu’elles en valent la peine. Je veux que tu saches que tu deviendras une belle et merveilleuse personne et que tu sortiras gagnant et grandi de cette expérience de merde. Contrairement aux autres qui te tapent sur la noix, tu es entrain d’apprendre à être le maître du monde, par ta force d’esprit, ton génie et ta capacité à surmonter les épreuves. Soyons honnêtes maintenant, avoue que tu les trouves imbéciles, depuis le tout premier moment où tu les as vu. Entre toi et moi, les imbéciles ils n’ont qu’un seul moyen d’arriver à leur fin… l’imbécillité. Ils se sentent cons à tes côtés, parce que sans même le vouloir tu leur fais bien sentir. Alors,  ils éliminent le problème. Tu es plus fort que ça, je te le jure, parce que tu es bourré de talent.

Après avoir fait ta crise de nerfs que je te demande de faire plus haut, respire un bon coup et demande toi en quoi es-tu talentueux ? Ne te relève pas avant d’avoir trouver la réponse. Tu peux même demander de l’aide. Et puis quand tu l’auras cerné, « focus » là-dessus de toutes tes forces. Et reste ouvert aux autres, malgré tout. Les imbéciles sont parfois attendrissants et quand on les connaît mieux… ils sont peut-être de futurs amis.

Je t’aime de tout mon cœur petit volcan tranquille et moi, je veux que tu restes avec nous… Entre toi et moi, on va se le dire : il faut sauver cette planète et seul toi peux le faire, parce que tu es un génie.