« Tout le monde à l’enfance qui
résonne »
-Carla Bruni-
Des fois l’enfance te passe un coup de fil au
début du mois d’avril. Et puis en un interurbain l’image colorée que tu t’en
faisais devient en noir et blanc. Pis t’auras beau remettre de la couleur dedans,
ça marchera pas. T’avais jamais remarqué qu’elle était en noir et blanc et puis
ben ça te fout la culpabilité d’avoir été assez naïve pour toujours penser y
voir de la couleur…
Puis tu pédales, tu sais. Tu pédales en criss,
pour ne pas pleurer. T’es là avec ta boîte de Crayolas toute décalissée avec un
bordel de couleur autour de toi. Pis tu cherches la bonne teinte à appliquer
pour réparer l’enfance…
Peut-être que tu peux la réinventer, ça serait
une solution, mais aussi une insulte pour l’enfance que d’ignorer ce qu’elle a
vraiment été. Si t’effaces tout, t’auras rien à colorier tsé… Vaut mieux garder
le noir et blanc pour partir de ça… ben je pense. Il y des images en noir et
blanc qu’on aimerait mieux voir partir, mais là c’est à savoir ce qui est le
plus essouflant…
Pis y à l’enfance qui attend toujours au bout
du fil tu vois. Elle respire fort pis tout… Elle attend pas de réponse, elle
fait juste te montrer son dessin sans couleur, tendu au bout de ses bras avec
un air qui te demande de lui dire que c’est un beau dessin. Et toi t’es
toujours là armée de tes crayolas en main debout prête à attaquer en explosion
de couleur. Tu vas y shooter l'attaque calinours couleur et bonheur dont elle
va se rappeler longtemps. Tu l’as trouvé le remède, une explosion…
L’enfance te fixe… Elle s’en fout de ta
solution, elle veut vraiment juste que tu lui dises que son dessin est beau
sans les couleurs que tu avais imaginées. Ton cœur y bat vite, super vite,
extrêmement vite. L’enfance shake de tout son corps de tout sa voix, le dessin
tendu vers toi, le visage détourné pour éviter l’explosion et les yeux fermés,
mais esti qu’elle tient son dessin fort et avec assurance, pis ça ben ça te
rend assez fière pour laisser tomber tes crayons à tes pieds pis serrer l’enfance
dans tes bras. Pis en un câlin, le dessin en noir et blanc se retrouve écrasé entre vos deux cœurs qui battent assez fort pis y foutre mille couleurs…
J'les aimerais toujours tes dessins.
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