Je vous répondrai par la mine de mon crayon.

Il y a plusieurs façon de crier, ma préférée c'est le silence.

mardi 24 janvier 2012

Lettre à ....

À vous petits amours cassables,

           Si aujourd’hui le retour à la maison est pénible, que la journée a été horrible et qu’encore une fois les insultes et les assauts ont submergé ta petite personne, c’est à toi que je m’adresse. La maison est douce et confortable. Ta chambre est silencieuse, accueillante et la musique berce enfin tes oreilles. Tu te planteras sûrement le nez dans tes bouquins, parce que dans ce domaine tu excelles, mais peut-être que malgré ta grande intelligence et ta soif de savoir, ce soir tu fixeras le mur sans rien dire. Tu répondras encore à la maudite question : « Comment a été ta journée ? ». En guise de réponse, tu hausseras les épaules, tu mentiras ou tu diras un : « de la marde ».

Toi mon petit volcan tranquille, je veux que tu exploses une fois pour tout, pour enfin empêcher que tu t’imploses la personnalité un soir tout seul chez toi et qu’ainsi tous les êtres qui t’aiment soient dévastés. Ils sont nombreux à tenir à toi et même avoir besoin de toi. Donc, au lieu de t’éclater la gueule à la drogue, à l’alcool ou pire au gun ou  la corde, tu vas sortir de ta chambre et tu vas gueuler de toutes tes forces. Je te demande de faire tous les temps. Roule toi sur le sol, fais une crise d’hyperventilation, pleure, brise un objet laid, tape par terre, crie et envoie chier la vie pour tous ceux qui refusent de le faire. Tu as de la peine, tu as de la colère, tu vis de l’injustice et toutes ces émotions sont vraies et ont lieu d’être. On te fait vivre l’enfer et tu sais que malgré tous les outils qu’on te tend pour t’aider, tu as les deux pieds plantés dans le triangle des Bermudes de l’intimidation et tu sens bien que personne ne peut t’en sortir.

Depuis plusieurs mois, on parle de toi dans les médias, on tente de trouver des solutions à ta détresse. On dit qu’il faut dénoncer, qu’il faut parler et dire les choses. Encore une fois, pour tous ces discours grossiers, je te demande de sortir sur ton balcon et crier à tue-tête. Fais leur comprendre que c’est plus complexe que cela, que même si la mode de l’intérêt pour l’intimidation disparaît, toi tu es toujours là et que bientôt ta solution sera de disparaître. Gueule à la face de ton quartier, sans mot et sans phrase. Je veux que tu nous montres que tu es en colère. Je veux que tu nous montres que ça fait mal.

Mon petit génie, je te remercie de ne pas utiliser la violence en réponse à la violence. Par ce geste, tu nous prouves que tu es supérieur à nous tous. Par contre, le fait que tu te taises et que tu n’agisses pas est certes un signe d’intelligence, mais ne veut pas dire que tu n’as pas de colère ou de tristesse et ça tu as le droit de le communiquer.

Mon petit amour, quand un matin tu auras le goût de faire un vidéo avec une séquence de cartons qui parlent de ta détresse, je te demande d’ouvrir ton ordinateur, partir ta caméra et juste crier. Tu es mon idole petit génie, tu as une grande force d’âme de ne pas injurier personne et de ne pas répliquer à grands coups de poings dans la gueule des gens. Je te suggère de continuer, mais aussi de crier à l’aide, de la manière que tu crois la plus efficace. Je veux que tu nous montres que tu es en colère, que tu es brisé et que si rapidement nous ne trouvons pas de solutions, plusieurs petits génies seront gaspillés.

Il y aura toujours de l’intimidation, je refuse de te mentir volcan tranquille. Il y aura toujours des coups de poings mal placés ou des insultes. Et heureusement, il y aura toujours sur la terre des gens comme TOI. Merci, pour ton pacifisme. Merci, pour ton intelligence. Merci, pour ta créativité. Merci, d’être mon futur patron. Merci, d’être le prochain premier ministre du Canada. Merci, d’être le prochain Hubert Reeves. Merci, d’être le prochain créateur d’un nouveau réseau social. Merci, d’être ce que tu voudras bien être… parce que vu ta grandeur d’âme et ton intelligence remarquable, les portes de l’univers entier s’ouvrent à toi.

En attendant, il y a de durs moments à passer, je te l’accorde. Des années horribles me diras tu. Je veux que tu saches qu’elles en valent la peine. Je veux que tu saches que tu deviendras une belle et merveilleuse personne et que tu sortiras gagnant et grandi de cette expérience de merde. Contrairement aux autres qui te tapent sur la noix, tu es entrain d’apprendre à être le maître du monde, par ta force d’esprit, ton génie et ta capacité à surmonter les épreuves. Soyons honnêtes maintenant, avoue que tu les trouves imbéciles, depuis le tout premier moment où tu les as vu. Entre toi et moi, les imbéciles ils n’ont qu’un seul moyen d’arriver à leur fin… l’imbécillité. Ils se sentent cons à tes côtés, parce que sans même le vouloir tu leur fais bien sentir. Alors,  ils éliminent le problème. Tu es plus fort que ça, je te le jure, parce que tu es bourré de talent.

Après avoir fait ta crise de nerfs que je te demande de faire plus haut, respire un bon coup et demande toi en quoi es-tu talentueux ? Ne te relève pas avant d’avoir trouver la réponse. Tu peux même demander de l’aide. Et puis quand tu l’auras cerné, « focus » là-dessus de toutes tes forces. Et reste ouvert aux autres, malgré tout. Les imbéciles sont parfois attendrissants et quand on les connaît mieux… ils sont peut-être de futurs amis.

Je t’aime de tout mon cœur petit volcan tranquille et moi, je veux que tu restes avec nous… Entre toi et moi, on va se le dire : il faut sauver cette planète et seul toi peux le faire, parce que tu es un génie. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire