Je vous répondrai par la mine de mon crayon.

Il y a plusieurs façon de crier, ma préférée c'est le silence.

mardi 9 novembre 2010

Condommillenium ou le spectre du cellophane

Je ne fais pas partie d'une époque où on pourrait lever spontanément les jupes dans un château. Ou bien d'un temps où dans une grange, les tabliers éraient jetés par-dessus bord et où on s'empourprait les joues entre deux tâches de la ferme. Je ne fais plus partie d'un temps où entre deux danses de cancan, on lève les jambes pour le cowboy, plutôt que pour les planches.

Je suis désolée si la chronique qui suit est crue et manque un peu de filtre et de censure. Tout cela, parce que je suis d'une époque, où tout élan sera brusquement arrêté ( et continuez de le faire SVP) par un être synthétique, froid, qui sent mauvais et qui fait une pause publicitaire en dessous des draps: le condom.

Je crie au risque d'en choquer plus d'un que... non, malgré le service incroyable qui nous rend, il n'est pas chose normale et ne le sera jamais. On dirait que malgré tout ce qu'on fait pour rendre le tout fluide et subtile, il y a entre deux humains l'insertion du représentant et du plus grand symbole de notre époque au niveau sexuel. On ne parle plus de romantisme, de sex,drug and rock'n roll, d'amour libre ou même de kamasutra, on parle de la représentation matérielle de toutes les maladies et infections transmises sexuellement dans un même petit bout de latex. Du latex, quoi de plus chimique comme nom!

Quelle invention incroyable tout de même, qui est loin d'être jeune, ils y avaient pensé, il y a très longtemps. Quelle magnifique idée. Quel objet utile et sécurisant. Youppi vive le condom...... Merci, avant que je ne dérape, au condom.

Vous me direz, mais qu'est-ce qu'à Jani à s'emporter contre le condom? Mais fous lui la paix au condom, il fait si bien son travail! OUi! Mais suis-je la seule qui est déprimée à l'idée de faire partie de ceux qui devront TOUJOURS utiliser un condom? Suis-je la seule à trouver cela complètement «turn off», débandant, froid et tellement pas sexy? Merde! Je lève la main et dis que j'utiliserai toujours un condom et je promets d'entretenir une belle relation avec ce dernier, mais s,il-vous-plaît,, comprenez-moi! Comprenez-nous!

Nos parents diront pour nous aider,, que c'est ce qui faut faire que c'est tout et qu'ils ne comprennent pas pourquoi encore, il y a des gens qui ne le font pas. Mais mettez-vous dans notre peau. On donne un affreux coup de poing à la confiance et l'amour. Je sais il ne faut pas le voir comme ça et quand un garçon sort un condom devant moi je ne fond pas en larme en lui racontant que notre génération blablabla... je reste… dans l'action. Et je me dis encore moins, quel objet dégoûtant et signifiant blablabla... je reste.... dans le moment. Il faut comprendre que jamais, jamais plus il ne sera concevable de faire l'amour sans condom, n'y pensez pas... Hey... je t'ai entendu y penser. C'est NON!

SVP aidez-nous, laissez-nous notre pensée magique, laissez-nous faire l'amour dans les champs de paquerettes en disant : «peace and love». Laissez-nous toucher de la peau de la vraie, sans intermédiaire entre nous. Je prie fort fort tous les saints auxquels je crois pour qu'un jour, ils fassent un miracle, ils trouvent la formule magique avec leurs éprouvettes et leurs formules.

Jeunes gens qui peut-être allez lire ce texte. Portez un condom, c'est vraiment cool! Portez un condom c'est montrer tout le respect que tu as de la personne avec qui tu couches. (Pis si tu ne l'a respectes pas au moins respecte toi merde.)Avoir un condom à porter de main c'est contribuer à la santé de la société. Sortir un condom de sa poche de jeans, c'est sexy! Oubliez qu'il y a un condom entre nous ça se fait! Tu peux faire l'amour, pas seulement baiser quand il y a un condom!

Il y a, je l'espère, une finalité au concept du condom, une invention mieux, que les générations à venir pourront avoir et profiter. J'accepte d'être la génération tampon, la génération entre deux, celle qui vit durant les recherches. Et putain (le mot est peut-être mal choisi), je vais le faire à partir de maintenant en utilisant toute ma joie, mon côté ludique, ma folie, mon romantisme, mon «sex appeal»... bon vous avez compris.

Et aussi! Je veux que les gens continuent de faire l'amour sans trop se poser de question.... et pour cela... il faut un condom!

Hiroshima, fleurs de Papineau (l'abris nucléaire)

-Toc, toc, toc!Qui es là?
-Personne...
-Ben il y a quelqu'un si ça répond...
-Il y a quelqu'un, mais il y a personne.
-Qu'est-ce que vous faites barricadé?
-C'est pas une barricade, c'est un abris!
-Un abris, pourquoi donc?
-Pour la bombe voyons!
-Oui, d'accord, mais pourquoi y êtes vous enfermé?
-Il y a eu une alerte.
-Ah! Vraiment? J’ai rien entendu.
-Oui, il y a eu une alerte, un gros cillement, une longue plainte.
-Non, vraiment je ne crois pas. J'ai vraiment rien entendu. Il n'y a eu aucune alerte.
-Oui, je vous dis, j'étais dans la rue, j'ai entendu un gros cillement et la terre a tremblée, elle tremble toujours d'ailleurs.
- Sans vouloir être impoli, il y a rien qui tremble par ici, tout est bien stable.
-Si je vous dis que ça tremble, je vous dis... je tremble d'ailleurs en ce moment.
-Ah! Vous tremblez peut-être, mais la terre ne tremble pas.
-Vous jouez sur les mots, là! Je suis incapable de saisir quoi que ce soit.
-Bon d'accord si vous le dites, mais je continue de dire que de mon côté, il n’y a rien qui bouge.
-Laissez moi tranquille et allez vous mettre à l'abris, le ciel pourrait vous tomber sur la tête à tout moment.
-Ah! Là vraiment je ne vois pas pourquoi on s'énerve.
-Parce que la terre a tremblée, j'ai entendu un cillement, le ciel a changé de couleur et tous mes membres se sont mis à brûler.
-Voilà pourquoi vous vous êtes enfermé là-dedans?
-Oui, tout mon corps s'est mis en mode survie et je n'ai vraiment pas envie, je vous avertie d'avance, de partager mon abris avec vous, il est très grand, mais croyez moi je prend toute la place!
- Je ne veux aucunement entrer là-dedans, il y a l'air de faire sombre, froid et humide!
-Pour vous ce serait pire que ça, pour moi c'est chaleureux, juste assez illuminé et douillet. C'est rempli de moi !
-D'accord, mais vous savez. Là il fait beau de ce côté... le ciel est bleu, il y a aucun cillement, aucun tremblement.
-D'ici je ne peux pas en avoir la preuve, donc je reste à l'intérieur.
-Faites- moi un peu confiance et sortez de là!
- Non, je n’ai aucunement confiance. Et si le cillement revenait et si tous mes membres rebrûlaient. Je commence juste à être bien, je reste ici.
- Vous n’allez pas hypothéquer une si belle journée sous prétexte que peut-être, il y aurait possibilité, qu'une bombe vous tombe dessus.
-Si vous aviez ressenti ce que j'ai ressenti vous feriez de même.
-Non, vraiment je ne crois pas!
-...
-Sous prétexte que vous avez eu mal et peur, vous allez rester là au cas ou ça se reproduirait.
-Ça se reproduira...
-Oui, peut-être mais au moins maintenant vous êtes préparé, vous saurez comment réagir.
-J'étais préparé et j'ai quand même eu mal et peur
-oui, mais là vous êtes encore plus prêt...non...?
-Oui...
- Allez, sortez...
-Peut-être plus tard.
-Vous ne sortirez pas!
-Oui, mais pas tout de suite.
-J'en crois pas un mot, vous vous complaisez dans votre abris, c'est plus simple d'y rester que d'affronter une autre alerte.
-Effectivement.
-...
-Je sortirai, quand vous aurez quitté les lieux.
-Comment puis-je en être sûr?
-Comment puis-je être sûr que de votre côté, il n'y a pas de cillement, de tremblement et de brûlures?
-... je pars.
-... je sors.

La silencieuse

Vous allez sûrement rencontrer une fois dans votre vie une silencieuse. C'est être un peu bizarre qui va à l'encontre du modèle féminin classique, vous laissera assurément perplexe. Courant à l'opposé, à son grand désespoir, du comportement de la femme d'origine. En plus de tout cela, selon Platon elle serait laide, puisqu'elle s'éloignerait dangereusement de la normalité, idéal de beauté platonicien. Puisque nous ne vivons pas dans l'antiquité, j'emmerderais ici, respectueusement, Platon.

Ces bouts de femme se retrouvent en petite quantité dans l'univers. Elles ne survivent pas très longtemps, tassées sur le côté par les exubérantes et les féministes. Pourtant, en dessous de chaque silencieuse se cache de grandes paroles, de folles histoires et une passion qui ne trouve pas mot. Ce comportement classiquement masculin se retrouvant dans le corps d'une femme, cloue le bec de plusieurs. Pourquoi cette femme reste silencieuse? Pour plusieurs raisons.

Le silence est moins lourd de conséquences... jusqu'à preuve du contraire. Vous avouerez que personne ne peut répondre non à un silence. Par contre, un silence peut vouloir dire non.

Le silence est moins épuisant émotionnellement. Et oui, la silencieuse est émotive, même si elle semble froide et indifférente. Regardez bien tout son corps, il vous parle, il vous répond de la manière la moins dangereuse pour elle, par le geste. Parce que la parole, quand on est émotive, vient souvent avec un ras de marée au niveau des yeux, que ce que nous disions soit heureux ou triste, c'est trop d'émotion pour nous. On dit alors je t'aime avec les yeux.

Parce que la silencieuse sait que ce qu'elle va dire ne traduira jamais ce qu'elle a dans la tête, elle n'ose par formuler de phrase. Le seul exemple pour vous expliquer ce qui se passe à ce moment dans la tête de la silencieuse est celui-ci. Vous êtes- vous déjà retrouver devant un paysage tellement beau tellement lumineux, tellement irréel, que le fait de prendre une photo vous a parût inutile, parce que vous saviez que la photo ne rendrait jamais ce que vous voyiez à la perfection? Alors, tout ce qui vous reste à faire c'est de rester là et contempler. La silencieuse, se retrouve toujours face à ses émotions comme vous vous trouvez face à ce paysage... sans mots assez puissants pour rendre efficacement ce sentiment... alors elle s'asseoit et vous contemple.

Le silence est le meilleur bouclier et selon moi savoir se taire, est plutôt sage dans certaines situations. La silencieuse à d'ailleurs une capacité incroyable à se taire quand il faudrait combler le vide. Elle ne vous retiendra pas, elle ne vous confrontera pas, elle restera là et vous contemplera, comme un paysage, parce qu'elle sait que peu importe ce qu'elle dira, rien ne rendra de manière efficace ce qu'elle vit. Quand vous repartirez, même si elle n'a pas dit mot, retournez- vous, vous verrez, la silencieuse… elle parlera toute seule... parce que les mots elle les a tous, même qu'ils sont beaux, mais jamais assez pour les dire tout haut, alors, elle se les dit tout bas...

Le petit chaperon bleu ou l'attendrissement de soi

Aujourd'hui en tournant le coin de la rue, je suis arrivée face à face avec ma face.
Mon reflet dans une vitrine, m’a renvoyé tout mon corps des pieds à la tête. Une fillette, une petite poulette, cachée derrière son capuchon bleu. Un petit chaperon bleu, autant du corps que des yeux.

J'ai voulu continuer mon chemin, mais le chaperon m'a tendu la main. Et m'a fait signe, d'un geste impatient, de sortir ma binette de ce capuchon imposant. Je me suis exécutée drôlement intriguée. Puis, elle a tapé du pied! Toutes ses épaules, elle a déroulées. J'ai fait de même impressionnée, par toute cette autorité.

Elle m'a sourit, moi j'ai pas réussi... Elle a soupiré et a incliné la tête sur le côté, comme si cette entité n'avait de moi que le corps et non les idées. Elle avait l'air de chercher une solution, puis découragée, elle a failli remettre son capuchon. Et, non!

Elle a retendu la main, hésitante, comme espérant que je ne repousserais pas son élan. Je lui ai frôlé les doigts, puis j'ai remis mon capuchon, j'ai détourné la tête de ce petit chaperon.

Quand j'ai voulu enfin l’écouter, dans le commerce une lumière avait été allumée. Le petit chaperon avait disparue. Dans quelques jours, je la reverrai, sûrement à un autre coin de rue.


Inoubliable remplaçable (inspiration Jacqueline Greffe)

J’apprends à me rendre inoubliable plutôt qu'irremplaçable. Est là toute la sagesse de savoir quitter la scène sans envier la personne qui y posera les pieds après. C'est savoir faire son salut et laisser la place à la prochaine en acceptant qu'elle va peut-être mieux performer et elle le fera sûrement. Il faut laisser sa trace tout en étant capable d'accepter qu'une autre personne va passer et repeindre ta trace. Elle ne va pas l'effacer, mais va y mettre sa couleur. Il y a plusieurs scènes. Je suis partie en tournée une année et maintenant je me donne en spectacle. Car il faut accepter que sur chaque scène quelqu'un est déjà passé et que quelqu'un passera après vous. Je suis présentement à l'affiche et je performe à mon meilleur, pourtant j'ai vu d'autre scènes. Je suis toujours aussi passionnée d'une scène à l'autre. Je suis inoubliable, mais ne serai jamais irremplaçable.

L'amoureuse!

Dans des temps plus anciens à l’époque où Goldoni brillait par sa plume et non par sa mort, un personnage brûlait les planches et les pages! Elle, si naïve et fragile, simple et légère, elle réussissait a émouvoir plus d’un public. Elle flottait légère de salle en salle, de scène en scène, de ville en ville, étalant sa fraîcheur ! Elle était le personnage principal de bien des pièces ! Et sans son drame, sa nostalgie et sa mélancolie, une pièce n’aurait pas été une pièce.

Aujourd’hui, elle flâne incognito sur le plateau, sa nostalgie sous son Soaï and Kyo! Elle flotte de bureau de psy en bureau de psy, se faisant suivre pour dépendance affective et reprocher de ne pas être féministe! Elle marche légère de parc en parc et n’émouvoit plus personne, à part peut-être ses copines, qui voient en elle, un lâcher prise!

L’amoureuse est déchue et «hasbeen»! L’amoureuse est terne et facile! Et pourtant de salle en salle, de scène en scène et de ville en ville, elle vit toujours, assise avec le public. Elle vient se regarder vivre librement et au premier plan.

Et puis nous, on oublie, qu’il y a réchauffement de la planète, mais refroidissement sous plusieurs couettes. Parce que l’émerveillement de l’amoureuse pour son homme, allume, pour toute la vie, les nuits de celui-ci.

Et puis nous, on oublie, que la nuit tous les chats sont gris, mais les amoureuses sourient!

Et puis nous, on oublie, pendant qu’on secoue encore nos soutiens gorge, réclamant d’être égales aux hommes, que égalités ne veut pas dire écraser.

Et puis nous on oublie, que l’amour ça se vit. Pourquoi on planifie?

Et puis je flâne, incognito sur le plateau, traînant ma nostalgique dépendance affective sous mon Soia and Kyo et tout mon corps et mon cœur sont tournés vers le lit… de Goldoni!

Les nombreux flirts, pour le flirt, qui mèneront au flirt et finiront par un flirt, tout cela pour flirter !

Nous sommes des animaux, nous sommes des mammifères et nous vivons au même rythme que la terre, la lune et le soleil. Il suffit d’observer bien comme il faut pour s’en rendre compte. Le côté instinctif et animal de l’humain est très visible dans les situations de danger ou dans tout ce qui attrait au sexe.

Mettez plusieurs filles dans la même pièce, faites- y entrer un garçon, le ton utilisé par les filles sera automatiquement plus aigu, les rires se feront plus la tête penchée vers l’arrière ou tournée vers l’épaule et les jambes se ramèneront vers la poitrine si le lieu le permet, sinon les orteils se blottiront plus haut sur les barreaux de chaises ou de tabouret. Si elles étaient animales, elles chantonneraient et se percheraient pour être plus visibles. Notre corps et notre esprit travaillent inconsciemment à faire de notre image un doux mélange de femme et d’enfant. Ici, on ne parle pas d’instinct amoureux, mais d’instinct animal. Elles bataillent toutes inconsciemment pour la reproduction.

J’ai monté ma voix d’un ton, j’ai penché la tête vers l’arrière et j’ai remonté mes pieds, cela plus d’une fois. J’avoue avoir été une bête. J’avoue avoir flirter sans vouloir aller plus loin juste parce que mon instinct m’y poussait… Et puis pourquoi mettre cela sur le dos de l’instinct. J’ai été légère, j’ai proclamé le comportement animal, j’ai prêché le : «une seule nuit, n’oublions pas que nous sommes des bêtes». J’ai aussi prêcher le : «je te touche et ça me fait rien, je suis une bête». Mais une fois le dos retourné, j’ai aussi pris une grande bouffé de l’odeur de l’être qui devait pourtant m’indifférer et ce je l’avoue à chaque personne qui fût à mes côtés, aussi instinctive qu’humaine.

J’ai été une bête, mais ciel que nous sommes humains. Ma génération veut tant être une bête solitaire et indépendante. J’ai le regret de vous annoncer que nous sommes fait pour être en clan, nous sommes fait pour vivre en groupe. Nous sommes des animaux certes, mais n’oublions pas que nous sommes d’une même race.

Oui, notre instinct fait qu’à la base nous nous charmons pour simplement nous reproduire, mais une meute s’endort aussi tous blottis les uns contre les autres, profitant de la chaleur que procure le corps à corps. Pourquoi sommes nous devenus si froid en se disant animal, pourquoi se coucher seul, les soirs d’hiver ? Profitons de la chaleur que procure le corps de la personne qui vous a fait l’honneur de succomber à son instinct…

Je suis une bête tout ce qui a de plus humaine.