Je vous répondrai par la mine de mon crayon.

Il y a plusieurs façon de crier, ma préférée c'est le silence.

jeudi 3 mai 2012

Monsieur

Voici un courriel envoyé par un monsieur qui invitait les gens à partager son texte. En tant qu'étudiante, je me suis sentie... touchée par ce texte, et j'ai voulu lui répondre. Bonne lecture à vous. 

Lettre de Monsieur

Moi, à 66 ans, j'ai fini de croire à la pauvreté étudiante.

J'ai fini de croire aux gouvernements.

J'ai fini de croire que les finissants des Universités vont changer ma couche dans quelques années.

Les Chinois vont venir travaille pour le Plan Nord.

Les Mexicains vont récolter nos fraises pour les smooties que les étudiants vont siroter toute l'été sur les terrasses.

On ne les voient pas manifester contre le prix de la bières, le prix du pétrole, le prix des voyages dans le sud, le prix du Red Bull, et le prix des stationnements des Universités et des BW usagées

Je veux prendre la rue pour une augmentation de mon chèque de pension
et je veux une aide gouvernementale pour m'acheter un Itouch, un iPhone, un iPad et un MacAir. Porter des bobettes Nikes, et un sac à
portable Lacoste.

Je veux un prix raisonnable pour mon contrat de téléphone iPhone et je
veux me faire soigner à Cuba et faire ma convalescence en République
Dominicaine.

 Je veux au moins une enveloppe brune par mois.

 Je veux une réduction à la S.A.Q. pour les cardiaques.

 Je veux une réduction du prix de l'essence, du manger mou dans les restaurants
 une censure dans les journaux contre les mauvaises nouvelles.

 Il faut que les retraités prennent la rue pour autre chose qu'une
 petite marche, il faut manifester notre désaccord avec les enfants roi
 et les buffets à volonté des gouvernements.

 Pour ceux qui ne vont plus à la messe le dimanche, on se retrouve
 quand même dans la rue à manifester. Apportez vos chaises longues pour
 la sieste de 3 hrs.

 Si c'est pas trop , faire circuler....


Réponse de Jani

Cher Monsieur,                         
                          il me fera plaisir de vous voir dans la rue avec vos pancartes et vos chaises longues pour votre manifestation/sieste. Je trouve l'idée plus qu'originale. Les étudiants n'y avaient pas encore pensé... un ''sit in'' en tout confort! Je descendrai dans la rue avec vous, parce que comme vous:
 



Je ne crois plus en notre gouvernement. JE SERAI À VOS CÔTÉS
 


Je m'inquiète des soins qui vous seront prodigués vu la population vieillissante, le manque de place dans le système de santé pour vous et la probable crise à venir à ce niveau. Vous serez beaucoup à avoir des couches à changer et il me fera plaisir de le faire par respect pour tout le chemin que vous avez ouvert pour nous. Je vous en remercie. JE SERAI À VOS CÔTÉS! 
 


Je m'inquiète aussi des conditions de travail qu'auront les chinois (jamais entendu parlé de cela...) qui viendront travailler dans le Nord, mais surtout des impacts que cela aura sur notre belle province, ses forêts, ses rivières, ses montagnes et les peuples autochtones. JE SERAI À VOS CÔTÉS!
 


Je m'inquiète de voir les emplois d'agricultures donnés à des Mexicains, à des salaires ridicules quand beaucoup de gens attendent et cherchent des emplois dans un système d'économie sociale qui vise plus à garder les immigrants sous le seuil de la pauvreté que des les intégrer réellement à notre société en leur donnant les outils nécessaires pour monter les échelons et se faire reconnaître à leur juste valeur. JE SERAI À VOS CÔTÉS!
 


Effectivement, vu la population vieillissante vous vous devrez d'avoir un bon chèque de pension, pour pouvoir vous payer des soins au privé, parce que ce sera la pagaille dans les hôpitaux. Je peux descendre dans la rue avec vous, pour de meilleurs soins aux aînés, pour un service de santé plus efficace, pour l'arrêt de la négligence et la violence fait envers les personnes âgées, etc. Je veux, comme vous, que vos vieux jours soient paisibles. Vous avez donné à la société en tant que citoyen et je trouve légitime que lors de votre retraite, on vous le rende bien. JE SERAI À VOS CÔTÉS!
 


Je vais sans aucune hésitation marcher avec vous dans la marche utopique contre les mauvaises nouvelles dans les journaux, parce que même si c'est impossible, c'est une magnifique idée, rafraîchissante qui apporterait un peu de gaieté dans les rues de Montréal. Je trouve que vous avez des idées rigolotes et originales qui méritent d'être exploitées. JE SERAI À VOS CÔTÉS! 
 


J'y serai avec vous dimanche prochain, parce que vos revendications sont pertinentes et que je trouve important de les appuyer. J'y serai sans me demander si VOUS le mériter, mais bien pour votre génération en entier en considérant toutes les classes de la société et l'impact que ça aura sur les générations futures. JE SERAI À VOS CÔTÉS... 
 


Sans aucune ironie et en toute solidarité!
 


Jani Greffe Bélanger

Étudiante en animation et recherche culturelle
 

mardi 1 mai 2012

Printemps tranquille


Malgré tous les évènements tristes qui sont survenus depuis plusieurs semaines, je n’arrive pas à perdre mon sourire. Je n’arrive pas à perdre toute cette fierté d’être une étudiante québécoise qui se pavane avec un carré rouge. Au-delà de tous les coups de matraques, des discours politiques déprimants, des casseurs, des arrestations arbitraires, de la quasi évidence d’avoir perdu la cause étudiante et du manque d’appui de la part de la population, je reste extrêmement fière. J’adore ce visage des québécois. J’adore voir que nous sommes ENFIN capable de s’accorder au pluriel et se souvenir qu’avant tout état ou gouvernement, il y a les mots communauté, communautaire, solidarité, peuple et mobilisation. Que nous perdions la bataille ou non, j'ai l’impression d’avoir gagné beaucoup et d’avoir ramené au Québec la manière de faire qui consiste à prendre la parole, à occuper la place publique et à montrer nos couleurs.
Le printemps s’annonce haut en couleurs… les étudiants ont décidé de garder la tête haute. Les deux prochaines saisons seront des plus épuisantes pour nous si la population ne se rallie pas à la marche. Cette marche qui n’est plus uniquement celle d’une revendication sur les frais de scolarité, mais bien une porte entre baillée pour qu’un peuple en entier s’y glisse et vienne crier haut et fort qu’il est temps que ça change. La jeunesse s’épuise à essayer de vous faire comprendre qu’il est temps d’agir, qu’elle a défriché le chemin et qu’il ne vous reste qu’à y mettre les pieds, pour un Québec qui nous ressemble, pour un Québec dont nous sommes fiers et dont nous avons le contrôle. Le maître chez nous est d’une autre époque, mais je crois que nous pouvons au moins  ÊTRE chez nous.