Je vous répondrai par la mine de mon crayon.

Il y a plusieurs façon de crier, ma préférée c'est le silence.

mercredi 2 novembre 2011

Et si on s'assagissait?



Aujourd’hui, plusieurs québécois ont été choqués en ouvrant leur téléviseur. Des images troublantes y apparaissaient. On pouvait y voir une infirmière auxilière du CSHL maltraiter un aîné. Vous vous êtes sûrement insurgés. Vous avez même crié des noms à l’infirmière de votre sofa. Vous étiez en colère. Vous étiez triste pour le vieil homme. Peut-être certains d’entre vous êtes restés neutres… Après tout un parmi tant d’autres. Peut-être avez vous changé de poste. Ah ! Là, je vous gêne ?  Il était trop semblable à votre grand-papa, votre père ou votre mari.  Une chose est certaine vous avez vu toute la souffrance de l’homme et toute la méchanceté de la femme. Avez-vous vu plus loin ?

La vieillesse sera bientôt une caractéristique de notre société. Elle sera présente partout et les services sociaux leurs seront quasiment consacrés totalement dans les prochaines années. Je ne vous apprends rien, je ne sors pas de statistiques ou d’informations nouvelles. Les images de ce soir pourraient ne pas être les dernières. Ils seront nombreux… mais sommes nous prêts pour cela? Le personnel hospitalier est-il prêt pour le genre de soin que ça demande ? Les histoires d’horreur se multiplient. Serons-nous y mettre fin ? Est-ce que de dénoncer sera une manière de mettre fin à ce genre d’événement ?

J’ai vu un vieil homme, mais aussi une femme. Une femme en colère, une femme qui faisait preuve de lâcheté et une femme qui abandonnait. Elle abandonnait, c’est ce qui m’a le plus troublée. Est-elle allée au bout de ses ressources ? En sommes-nous sûrs ? Une chose est certaine, elle faisait de son travail une production qui se devait d’être efficace. Tout ce qui viendra à l’encontre de ce système de production, de cette manière de fonctionner sera éliminé. Dans ce cas-ci, il s’agit du vieil homme. Quand j’analyse tout cela, avec ma petite logique simple d’universitaire qui, je dois vous le donner, pense trop, je ne vois plus que la femme et son acte. Je vois une usine de soins.

Une question se pose. Est-ce que productif et soins aux personnes âgées peuvent être placés dans la même phrase ? Je ne crois pas, pourtant ce sera le cas. Je n’excuse pas les gestes de la dame. Son travail consiste à aider et elle a clairement échoué, mais je vous demande d’enlever vos lunettes d’émotion et de comprendre que nous n’y arriverons pas. Ce ne sera pas le dernier cas de maltraitance aux ainées, pour une unique raison, on veut de l’efficacité, on demande aux infirmières auxilières d’être productives dans leurs soins… Nous leurs en demandons trop. Résultat, une dame agit de manière inacceptable et elle devra en payer le prix.

Maintenant, regardez vos grands-parents, vos parents ou votre conjoint. Comment aimeriez-vous qu’ils soient traités ? Comment la société québécoise réagira au vieillissement de la population ? Je n’ai pas de solution miracle, mais je sais que la sanction qu’aura l’infirmière auxilière en question pour ses gestes et ses paroles ne seront qu’un baume sur ce que crie vraiment cette femme : « Je ne sais pas comment faire entrer dans le moule ce vieillard qui a des besoins qui dépassent mes moyens d’y répondre. » Bien mes chers amis, le moule devra s’agrandir, se déformer ou éclater pour laisse la place à la population vieillissante. Laissez- moi reformuler le tout. La société devra ouvrir ses portes à la sagesse fragile et, entre deux pilules, trouver le moyen d’entendre ce qu’elle a à dire, parce que si je ne m’abuse, elle n’a pas été consultée. Assurément pas. Depuis quand s’intéresse-t-on à l’opinion d’un produit ?

Pour Claudine Greffe, la plus belle des grand-ioses-mamans.

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