J’ai vargé sur du rubber
J’ai gardé la tête hors de l’eau en vargant à
grand coup d’âme sur des bottes en caoutchouc.
Entre femmes, dans une petite salle mal
oxygénée, j’ai vécu mes plus grands chagrins et de merveilleux bonheurs.
Je me suis regardé en entier avec mon manque
de synchronisation et ma langue sortie, les yeux levés vers le ciel comme pour
y trouver une illumination qui me permettrait de suivre le rythme.
J’ai été en symbiose avec l’énergie de
magnifiques femmes comme jamais je ne pourrai l’être.
Je me suis tapée le corps en entier, je l’ai
parcouru comme personne tout en rythme et en son.
J’en ai fait mon tambour comme pour crier à
tue-tête qui j’étais.
Puis, c’est en piochant et tapant que je me
suis le plus remis le nez dans mes bottines, rappelant à ma tête qu’elle avait
tout un corps, qui subissait chacune de mes émotions.
Puis, pix de chix je me suis réinventée, me
photographiant le minois abusivement et le partageant sans demander l’avis à
qui que ce soit.
Je me suis mise en scène la face, le corps, la
peine, les défauts, les perfections et tout ce qui pouvait être montré ou bien
caché, caméra à la main, souvent dans des équilibres incroyables afin de prendre
le cliché désiré.
J’ai fait un pied de nez à l’ego, au
narcissisme et j’ai assumé que mon visage sous tous ses angles me faisait du
bien.
Pas que je le trouve si beau ou même si laid.
Je le trouve, c’est tout… J'le trouve...
Je le trouve entre une paire de lunettes
soleil trop grosse, une grimace, une tuque rabattue sur le front, une bouche
ouverte, des pattes d’oie, des cheveux courts, longs, fous, rouges, blonds,
roux… et blancs.
J’ai violenté du rubber, je me suis autopor-
traitée à qui mieux mieux et j’ai
commencé ce blog pour contrer la dépendance affective sous toutes ses formes.
La douce comme la malsaine. J’ai ainsi développé une nouvelle dépendance…
l’écriture.
Maintenant, vous savez pourquoi je vous bottes
de rubber, autoportraits et dépendances affectives le réseau social à grands
coups de mes tripes. Heureuse que vous lisiez encore mes phrases de deux
kilomètres.
4 ans de Bottes de rubber, autoportraits et
dépendances affectives.