Je vous répondrai par la mine de mon crayon.

Il y a plusieurs façon de crier, ma préférée c'est le silence.

jeudi 13 janvier 2011

Les deux alcooliques à la bouteille vide (en quatre temps)


« Je n’attendais rien d’elle. J’ai été comblé »
-Yvan Audouard-
« Il m’a présenté sa petite amie d’un air gêné, comme s’il me présentait des excuses »
-Yvan Audouard-
« Les femme préfèrent être malheureuses avec nous, plutôt que nous soyons heureux sans elle »
-Georges Wolinski-

Les deux alcooliques à la bouteille vide

Deux alcooliques sur un banc
Sirotant leurs souvenirs
Se posent une question depuis quelques temps
Qu’est-ce qui est plus important?
 Le contenu ou le contenant?
Ces deux alcooliques sur leur banc
Sirotant leur avenir parfois
Se posent une question depuis un moment
De quoi étions-nous dépendants?
Du contenu ou du contenant?
Et puis de la bouteille se satisfaisant
Ils se remémorent leurs jours d’antan
Où le vin était abondant
Ça fait sourire l’un et pleurer l’autre.
On n’est pas tous, du contenu, bon apôtre.
Mais quand le contenu a disparu
Est-ce que le contenant est suffisant?
L’un des alcooliques se satisfait du contenant
Et l’autre se dit que son contenu sera suffisant.
Seraient-ils compatibles sur le même banc?
Le contenu de l’un remplissant de l’autre le contenant…
Deux alcooliques sur un banc
Sirotant leurs souvenirs
Se posent une question depuis quelques temps
Qu’est-ce qui est le plus important?
Le contenu ou le contenant?


L’alcoolique et le contenant

J’ai toujours été du contenant bon amant
Et les bonnes bouteilles ont roulé dans ma vie
Tout comme les bonnes femmes dans mon lit
De loin on ne voit que le contenant
C’est donc ce qui est important
Les apparences sont trompeuses
Les gens ne savent pas que dedans
Il n’y a que du vent
Le contenant tient le contenu à l’abri
De tout ce que lui réserve la vie
Que ferait- il sans lui, si fragile et petit?


L’alcoolique au contenu

Je me mets devant vous à nu
Et vous me balancez votre contenant
Je crois que vous n’avez rien vu
Des regards de tous les passants
Ils ne voient que le contenu
Qui émane malgré que vous soyez réticent.
Ce n’est pas que sans vous en rendre compte vous ailliez du contenu
C’est plus tôt que lorsqu’on présente si fièrement le contenant
Comme par magie dans la bouteille vide apparait le contenu
Et vous voilà tombé des nues
Surpris que les passants vous trouvent tant de contenu
Voilà pourquoi c’est ce qui est important
Parce que quand on présente un contenant
Les gens pensent forcément qu’il a du contenu dedans.


Le passant

Je vous regardais de loin
Et je me disais que vous aviez peut-être besoin d’un coup de main.
J’ai vu que votre bouteille était vide
Laissez moi vous donnez quelques chose pour la remplir
L’alcoolique au contenu se voit offusqué
J’ai du contenu merci on va se débrouillé
Le passant rit de tant de naïveté
Et l’alcoolique au contenant se voit de le protéger, obligé.
Je vous demanderais de bien vouloir laisser monami tranquille
J’alimente moi-même ses rêves fragiles.
Encore une fois le passant sourit
Vous ne vous êtes pas vu mes chers amis
Votre vin est sûrement fade pour l’instant
Puisque vous n’assumez ni vous votre contenu
Ni vous votre contenant
Peu importe ce qui important
Soyez de la vie bon amant
Et il rit à nouveau à présent
Laissant les deux alcooliques sur leur banc!




vendredi 7 janvier 2011

Croyances et autres réconforts.

Par Jani Greffe Bélanger

« Il m’arrive d’avoir des visions- puis je remets mes lunettes. »
-Tomi Ungerer-

Je suis chrétienne catholique de baptême et de valeurs. Je suis, selon mon baptistaire, une pratiquante de la religion catholique. J’ai un parrain et une marraine. J’ai mon sacrement du pardon, ma première communion et ma confirmation. Je suis à mon tour marraine et fière de l’être. J’ai animé au camp Mariste et fais un pèlerinage avec les frères Maristes sur les pas de Marcellin Champagnat.  J’ai fait du bénévolat, toute petite, dans ma communauté. J’ai dirigé une chorale d’enfants pour la messe de minuit. J’ai fait le berger et l’ange dans la crèche vivante. J’ai moi-même chanté dans une chorale pour les célébrations de la veille de Noël. Je vais parfois m’étendre sur la tombe de mon grand-père. Je parle sans aucune retenue à Marcellin Champagnat, François Bélanger et Edmond Greffe. J’ai deux icônes de la Ste-Vierge dans ma chambre et une sur le poignet. Je suis bien dans une église. Je suis bien durant une messe. À première vu, je suis croyante et pratiquante, mais il faut porter plus attention pour comprendre. Je suis plus complexe.

Je ne fais pas le signe de croix, je ne dis pas le « Je crois en Dieu», je ne communie pas et je ne dis pas le « Notre Père». Je ne vais jamais à l’église pour une messe. Je ne crois pas au paradis, ni à l’enfer et encore moins aux lymphes. Je ne crois tout simplement pas. L’apocalypse me fait sourire, la fin du monde aussi. Je ne crois pas à Adam et Ève, ni a Dieu. J’adore relire l’histoire de Jésus, comme je lis les Fables de Lafontaine ou les Contes de Perrault. Je prends mon rôle de marraine très au sérieux, la foi c’est bien plus que juste la religion. Ma puce me l’apprend à tous les jours à grands coups d’émotion. Par contre, jamais je ne lui parle de Dieu, de Jésus ou de Marie. Je lui parle plutôt de famille, d’amitié, d’amour, de respect et d’espérance.

Mais qu’est-ce que cette contradiction sur deux pattes? Attendez! Ce n’est pas tout. J’ai un « mandala » qui m’a adopté. J’ai des images bouddhistes cachées chez mes parents et dans mon appart. Je prie pour les gens… en fait je pense à eux. Je crois au pouvoir des éléments. Je loue une admiration à la lune et à la relation qu’elle a avec l’eau, mais surtout avec les femmes. Je joue de la musique, comme si je priais. Je n’ai jamais eu besoin de psychologue. Jusqu’à date, les notes noires et blanches m’ont toujours fait parler plus que n’importe qui d’autre. Je suis dévouée à la nourriture et au plaisir. J’ai une admiration pour le marquis de Sade et Serge Gainsbourg. Aussi bien dire que je suis complètement tordue. Je crois naïvement et avec amusement que la fumée peut nous purifier et que nous formons avec les êtres vivants et la Terre un cercle parfait, équilibré, mais surtout fragile. J’en fais partie et je me dois de le respecter du mieux que je peux dans les conditions humaines actuelles.
Qu’est-ce que la religion maintenant? Quelle est son importance? Elle a une place qui doucement refait surface, dans de nouveaux habits. Des habits certes moins somptueux, plus accessibles. Elle est douce, amer et se vit à la maison ou même pour soi-même. Peu à peu, les gens retournent vers les lieux de communion et de rassemblement. Il n’y a aucune importance en ce qui à trait de son appartenance à telle ou telle religion. La spiritualité n’a plus de nom, ni de valeur monétaire, mais elle est présente.
Je ne pourrai pas vivre sans ma spiritualité, mon monde, ma magie, mon imaginaire et mon enfance toujours présente. Ce sont eux qui font que quand ma tête se demande sur quoi repose tout cela, au lieu de partir en vertige, je souris. La science ici ne me satisfait pas et je suis consciente que tout ce que je mets en place dans ma tête n’est que pacotille et invention, mais ça me réconforte et je sens ainsi que je fais partie de quelque chose. Je sens que je suis remplie tout simplement d’une association de croyances et de réconforts propres à moi qui me permettent d’avancer et de survivre. « Les coloriés » est ma Genève et Alice au Pays de merveilles, mon évangile. La bible a dans ma bibliothèque la même place que « L’alchimiste ». J’ai deux livres de pensées dans mon salon « Pensées, provocs et autres volutes » de Gainsbourg et «  Le petit livre des pensées les plus drôles ». Aussi bien dire qu’il est impossible de me prendre au sérieux.

Si vous passez par chez nous, entrez y sans cogner. Venez me parler de vous ou si vous préférez, restez tout simplement en silence. Est là ma plus belle spiritualité. Voir évoluer les gens d’hier, d’aujourd’hui et imaginer demain… comme je le veux.

Jani